HtmlToText
skip to main content toggle navigation a propos de la guerre caporal-chef paul fiquet, bmts 28, 1949-1951 mai 9, 2017 mai 9, 2017 admin laisser un commentaire « lors d’un séjour en indo (1949/51), j’ai fait partie d’une section de partisans pendant un an (1950), ceux-ci, affectés au bmts 28 en centre-annam (hué – tourane). j’ai bien connu et cotoyé ces amis vietnamiens, farouches ennemis du vietminh, dont beaucoup étaient catholiques et passés du côté français avec leurs familles ou ce qu’il en restait, tous ayant eu à subir les sévices du vietminh. » « mon rengagement pour quatre ans signé, je reçois mon affectation pour le 3ème ric. j’arrive à maisons-lafitte où cantonne un des bataillons. je perçois la nouvelle tenue nationale : blouson à boutons ornés de l’ancre de marine, pantalon long, calot fantaisie de la coloniale, et pour l’exercice : treillis vert modèle us. j’apprécie la vie au camp ainsi que les cours d’élèves-caporaux. je me spécialise dans l’apprentissage du tir au mortier. les performances sont excellentes et au bout du stage, chacun reçoit ses chevrons de caporal. petit à petit le camp se vide, les gars sont affectés au crtcm (centre de regroupement des troupes coloniales et métropolitaines), détachement de renfort e.o. se trouvant à fréjus, point de départ obligatoire pour l’indochine. après une dernière permission, je regagne par le train fréjus le 27 février 1949. de là, je rejoins à pied puget sur argens où se situe un camp d’entraînement destiné aux troupes se rendant en extrême-orient. je suis affecté à la ccb (compagnie de commandement du bataillon) du 28ème bmts. les tirailleurs sénégalais sont principalement des appelés, les gradés sont volontaires et plusieurs de ces bataillons de marche sont en indochine. je m’intéresse immédiatement à ce nouveau corps, qu’est le bmts 28 destiné à la relève en indochine, constitué d’hommes de troupes africains, plus de la moitié du bataillon. ces tirailleurs originaires d’aof ayant déjà un an de service ont besoin d’une instruction supplémentaire. au bout de quelques jours, l’instruction débute, cette fois, c’est moi qui enseigne. tout est prévu pour la vie en vase clos : restaurant, bar, foyer, et même un bmc (bordel militaire de campagne) avec des femmes nord-africaines où tout le monde n’a pas accès en même temps. blancs et noirs sont séparés à tous les niveaux : cantonnements, cuisines, réfectoires. pour eux, comme pour nous, cela semble naturel de ne pas cohabiter ; leur nourriture est à base de riz, de mil, de sorgho, de maïs, de manioc et de couscous aux morceaux de boeuf cuits dans un bouillon épicé. par ailleurs, ni vin ni alcool, leur boisson se limite à la limonade ou au soda. a sept heures, c’est le rassemblement. nous faisons une demi-heure de « jogging » puis toilette aux lavabos collectifs et petit-déjeuner. ensuite, vêtus de treillis, nous partons au bout du camp où un endroit est réservé pour le tir, l’exercice, ainsi que les cours théoriques. nous faisons l’apprentissage à de grands enfants, peu enclins à prendre les choses au sérieux. tout est sujet à rigolade de la part des tirailleurs. l’instruction est difficile, un faible pourcentage assimile la tactique de la ligne de mire, les autres visent au jugé pensant que pour tirer loin, il faut simplement lever le canon. nous sommes équipés de deux mortiers américains de 60 et 81 m/m, nous avons deux mitrailleuses us calibre 7,6 et 12,7 pour exercices réels, où nous tirons au-dessus de tunnels de fil de fer sous lesquels rampent les tirailleurs. ma situation d’ancien d’indochine me vaut considération et estime de tous. l’instruction du bataillon se boucle au bout de quatre mois. après le passage à l’infirmerie pour les vaccinations, chacun reçoit le paquetage colonial. le départ se dessine et plus aucune permission n’est accordée. nous sommes maintenant équipés d’une tenue d’été française de qualité, en toile kaki, d’un casque en liège orné de l’insigne de la coloniale, et d’un treillis modèle us. nous conservons le casque lourd américain. finis les godillots à clous, l’on a de solides brodequins à semelles de caoutchouc ainsi que des souliers bas en cuir pour la ville. le bonnet de police bleu marine à liseré rouge et ancre de marine, d’une coupe à l’américaine complète cet uniforme parachevé d’un imperméable, sans oublier l’indispensable moustiquaire. nous conservons notre armement composé de mas 36, de mas 38, de 24/29, de mortiers de 60 et 81 m/m, de bazookas ainsi que de maitraillauses 7,6 et 12,7 de marque us. mardi 29 mars 1949, une prise d’armes au camp a lieu le jour de l’embarquement. notre chef de corps remet le fanion tricolore au bmts 28. en quelques mots, il rappelle la mission à remplir, puis le bataillon embarque à la gare de puget à deux heures du matin vers sa nouvelle destination. départ et voyage mai 9, 2017 mai 9, 2017 admin laisser un commentaire mercredi 30 mars, nous sommes à marseille au petit matin. le paquebot qui va nous embarquer à destination de saigon est là, attendant d’engouffrer le matériel, les hommes du bmts 28, puis la légion etrangère composée principalement d’allemands. après l’embarquement d’environ deux mille hommes, tout le monde se trouve enfin à bord, et à 16h30 sonnant, c’est l’appareillage de l’athos ii. le voyage sera long car nous allons faire vingt quatre jours de mer avec trois escales : port-saïd, djibouti et colombo. …nous voguons maintenant sur la mer de chine, la pointe de ca mau est proche, en avant sur cap saint-jacques, l’embouchure de la rivière de saigon qu’il nous faut remonter. cinq heures de navigation et ce sera terminé. tout semble calme durant la remontée de la rivière, la vision de la cathédrale de saigon et de ses immenses flèches élancées surmontées d’une croix en surprend plus d’un. c’est le samedi 23 avril 1949 que nous arrivons en vue de saigon. nos paquetages bouclés, nous quittons l’athos ii après vingt-quatre journées de complicité ! toujours cette odeur flottant dans l’air que l’on croit retrouver et qui n’est jamais la même. au début on a la nausée puis l’habitude gagne nos cellules olfactives qui n’oublieront pas cette odeur spéciale et caractéristique de ce pays imprégnée dans nos vêtements, notre épiderme, même après des mois de retour en france ! saigon est une cité moderne élégante, très française, ombragée par des flamboyants qui faisant l’admiration des visiteurs. la rue catinat avec son théâtre et son continental-palace déborde de vie. toujours ce fourmillement de véhicules militaires, bicyclettes, cyclo-pousses, pousse-pousses, mêlés aux piétons européens aux casques de liège et indochinois aux chapeaux coniques. soudain, une vision de paix dans ces jeunes filles que nous croisons, aux yeux bridés, aux cheveux de jais plats et lisses, aux sourires éclatants. puis après un défilé dans les rues gonflées d’européens, derrière la musique de la garde, nous laissons saigon et sommes dirigés sur le camp petrus-ky où le bmts 28 passe deux nuits dans de grandes paillotes rectangulaires, attendant les ordres. bien qu’unité de réserve générale, notre bataillon sera mis en route sur le cambodge, protectorat français sous le règne du jeune roi norodom sihanouk. le cambodge, 26 avril-28 mai 1949. le mardi 26 avril, un détachement se dirige par voie d’eau en direction de la capitale du cambodge à deux cent quarante kilomètres de saigon. quant à nous, nous partons le lendemain 27 avril par voie routière avec des véhicules non révisés perçus à notre arrivée. nous atteignons la frontière cambodgienne à soai-rieng sur le vaico, une cité à mi-distance de saigon et de phnom penh. nous sommes maintenant dans le berceau de l’ancien empire khmer. ici l’on sourit naturellement à l’étranger, le peuple est gai et chaleureux. 20h30, le dernier camion arrive dans la capitale devançant de deux jours le détachement fluvial. seule grande ville du cambodge, phnom penh est située au confluent du mekong et du tonle sap (« grand lac » en khmer). a gauche : mai 1949, phnom-pe